Connaissez-vous le Kintsugi ? Cette technique ancestrale, découverte au XVème siècle au Japon, consiste à réparer un objet brisé en soulignant ses fissures avec de l’or, au lieu de les masquer.
Une organisation a tout intérêt à faire de ses fissures, comme la frustration de ses employés, une opportunité d’un jaillissement créatif aussi étincelant que l’or. Un or qui soulignera la culture de votre entreprise par ce qu’elle émet comme rayonnement dans le monde (= charisme). Voulez-vous faire de votre organisation qu’elle soit bénéfique et régénératrice du milieu où elle croit, ou qu’elle soit toxique ? En apprenant à transformer en or ses lignes de ruptures, la clef d’une résilience en Or.
Malheureusement nous avons tendance à (sur-)réagir aux épreuves par le contrôle : plus d’indicateurs, plus de management, etc. Une réaction primaire, logée dans le reptilien, mais est-ce souhaitable ? Je ne doute pas en la bonté de l’homme, mais en laissant cette réaction primaire dominer nos choix, n’avons-nous pas plutôt tendance à alourdir l’organisation par trop de procédures, la rendant moins véloce à s’adapter aux changements soudains ? Lorsque l’intelligence émotionnelle de l’entreprise atteint son stade de maturité la créativité et l’information circulent avec fluidité et beaucoup plus rapidement… Augmentant ainsi la capacité d’adaptation grâce à un “Savoir être agile” qui va démultiplier les interactions entre vos collaborateurs.
Imaginez que chacun a la possibilité de régénérer la qualité du tissu relationnel grâce à leur boussole d’or : leurs émotions. En travaillant avec les émotions douloureuses, on apprend à les transformer pour libérer votre énergie vitale et vos passages à l’action. Une veine qui irrigue et fluidifie les relations de cœur avec Bienveillance, Intégrité et Authenticité. Et si la question n’était pas « Pouvons-nous contrôler le changement ? » mais plutôt « Qui être pour traverser le changement » ? Bien sûr, une gouvernance distribuée est une réponse en or pour que l’organisation développe un haut niveau de résilience en réorganisant structurellement l’entreprise. Il s’agit aussi d’inviter les collaborateurs à se responsabiliser quant au développement de l’authenticité et de la bienveillance réciproque. Seule une communication fluide entre les « neurones » de l’organisation permet de développer l’intelligence collective et la créativité nécessaire pour savoir rebondir face aux changements. Par trop de contrôle, l’organisation va se scléroser dans une posture rigide : entre le roseau et le chêne, lequel cassera en premier dans les tempêtes ?
Libérer les collaborateurs pour libérer l’innovation
Inutile de faire semblant : vos émotions ne s’arrêtent pas à la porte de votre bureau ! Les neurosciences permettent de les diriger de façon plus efficace et plus épanouie.
Les émotions sont longtemps restées à l’écart de l’entreprise. Irrationnelles, non productives et dérangeantes, pour tout dire ! Managers comme collaborateurs étaient priés de les laisser de côté en franchissant la porte du bureau. Les affects ont pourtant toute leur importance au travail. Refuser leur existence présente même un risque : « Le tabou qui pèse sur les émotions en entreprise conduit les collaborateurs et les managers à rester dans une attitude d’évitement du sentiment », souligne Emma Vilarem, docteur en neurosciences cognitives et cofondatrice de l’agence de conseil Cog’X. « Or, l’émotion est une réalité biologique. Nier cette réalité provoque des surcharges émotionnelles. Certaines personnes se retrouvent dépassées par les événements. »
Donc nos surcharges émotionnelles bloquent la fluidité du travail en équipe et de surcroît, agissent comme autant de grains de sable qui viennent gripper les rouages de l’organisation, la figeant dans une posture peu propice au développement de ses qualités adaptatives et innovatrices.
Et si vous pouviez transformer les réactions négatives en énergies positives ?
Les réactions émotionnelles : arrêter de les subir et apprendre à utiliser leurs aspects positifs. Il est effectivement pénible de subir toutes ces réactions émotionnelles. Et à quel point, au contraire, est-il possible d’arrêter d’en être esclave et d’en tirer le meilleur ?
Ce qui est important de comprendre, c’est que sous stress, une partie de nos neurones ne fonctionne pas. Nous passons à ce moment-là en mode automatique. Et quand nous passons en mode automatique, nous avons 3 réactions, et 3 seulement : l’agressivité, le blocage, ou la fuite. Ces 3 réactions instinctives sont le fruit de notre cerveau reptilien.
Le problème n’est pas la réaction en elle-même. Le problème est l’inadéquation entre la réaction et la situation que nous traversons. Une inadéquation en termes de nature de réaction : je m’énerve alors que je devrais argumenter, j’argumente alors que je devrais me taire, ou je me tais alors que je devrais argumenter ou me défendre. Ou une inadéquation en termes d’intensité : c’est-à-dire je m’énerve trop, j’argumente trop, je me bloque trop, ou je me tais trop.
Pratico-pratique : comment développer votre résilience?
Alors comment transformer ces réactions émotionnelles ? Au fur et à mesure des années, nous avons identifié 3 savoir-faire pour attirer à soi les conditions de libération des réactions émotionnelles qui entravent une Résilience en Or : ATTRACT
- ATtention : il s’agit de s’asseoir, de fermer les yeux. De voir clairement l’histoire qui se joue dans la tête, de l’authentifier ainsi que les émotions, les pensées automatiques qu’elle charrie (une cascade de sensations et de pulsions). C’est de l’information qui traverse le corps et déchaine les passions, comme les enfermements ; de poser une présence à l’histoire qui se joue en soi, faire un état des lieux, avec bonté ; de se créer un espace en s’asseyant, en fermant les yeux sur quelques respirations. Être juste là, à l’écoute… En apprenant à entrer en amitié avec vous-même. (cf. méditation mindfulness)
- TRansformation : une étape cruciale qui permet d’augmenter le sentiment de sérénité en soi, de calmer ses neurones. Les yeux ouverts posez-vous la question : « Qu’est-ce que j’ai à apprendre de mes émotions ? » Que me disent la colère, la frustration, la peur ? Quels traits de mon caractère bloquent la situation ? Ces questions ont le pouvoir d’orienter le cerveau sur la solution. Car à cette étape nous utilisons des clés de transformation permettant de décrypter le message qui se cache derrière nos émotions et nos pensées limitantes. Ces clés permettent de déparasiter votre énergie de ce qui l’alourdit et de libérer le passage à l’action avec authenticité, bienveillance et intégrité.
- ACTion : Alors que tout est clair en soi, il s’agit maintenant d’agir à partir des éléments dynamisants décryptés dans la partie 2. Des actions permettant de co-créer avec authenticité et bienveillance
Imaginez les résultats au sein d’une équipe où chacun des membres sait transformer ses réactions émotionnelles en énergie régénératrice du tissu social. L’Agilité Relationnelle, couplée à une agilité organisationnelle (comme la conduite de réunion) et à une Agilité culturelle, impulse une régénération de la culture d’entreprise devenant facilitatrice dans la conduite des changements. Là où il y aurait habituellement des blocages, on obtiendra maintenant une dynamisation des valeurs fondamentales d’un fonctionnement sain en entreprise : authenticité, intégrité et bienveillance.
Vers un leadership régénératif
Les « leaders » dont nous avons besoin aujourd’hui ne sont plus forcément des chefs ou des « managers » ! Ce sont d’abord des personnes qui ressentent un appel à se libérer de leurs conditionnements, à devenir plus autonomes et plus conscients. Ils et elles éprouvent un besoin profond de se reconnecter et d’écrire l’histoire d’un monde où l’épanouissement des uns ne se fait pas au détriment des autres et de la nature : ce que nous appelons le leadership régénératif. Ce n’est pas nécessairement du développement durable, mais plutôt redonner plus que ce que l’on a pris. C’est choisir consciemment d’émettre une énergie bénéfique dans son entreprise, ses équipes et ses relations.
« Devenir un leader est la conséquence d’un travail sur soi-même et d’une certaine hygiène de vie. Comme tout est interdépendant, ce travail personnel impactera vos équipes, votre organisation et vous permettra en fin de compte de changer le monde. »
Mais il faut franchir un seuil : la racine du mot leader, « leith« , veut dire franchir un seuil. Or nous sommes tous invités à franchir un seuil, individuellement et collectivement, dans cette période de transition, pour sortir des impasses économiques, sociales et écologiques dans lesquelles nous sommes enfermés. Il s’agit de renouer avec notre énergie vitale et notre créativité afin d’explorer les ressources de notre humanité et de reprendre en main notre vie et le destin de nos communautés.
Bref, il s’agit de nous régénérer et de contribuer à régénérer la planète.
Moins de « chefs » implique que chacun apprenne à interagir avec autorité (c’est à dire dans ses compétence) sans être dans un rapport d’autorité formelle : développer son savoir-être et son intelligence émotionnelle mais aussi prendre confiance dans son pouvoir d’agir et oser prendre sa juste place, tout cela dans une dynamique continuelle d’ajustement créateur.
Gagner en Agilité Relationnelle
Par l’utilisation de ce procédé de « compostage » et de revalorisation de nos réactions émotionnelles douloureuses, nous développons progressivement une plus grande agilité dans nos relations tout en les assainissant. Chaque tension relationnelle est une opportunité incroyable de renforcer les valeurs cœur en fédérant par l’affect, ou pas, et de recentrer les leaderships sur une régénération de ce qui existe en cultivant une posture d’accompagnement de ce qui émerge, au lieu de contrôler. Car nulle personne n’atteint son plein potentiel dans le stress. Aucune organisation ne peut croître si elle ne donne pas à ses collaborateurs les moyens d’assainir par eux-mêmes les blocages émotionnels qui grippent l’entreprise d’acquérir une résilience en Or.
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— Youri Bellanger
Rôles principaux dans Paradigm21 : co-créateur, formateur Agilité Emotionnelle & Relationnelle, marketing, culture. Pour une bio complète, voir notre page « à propos ».
Bonjour et merci pour cet aperçu de votre approche et de ses apports. Un commentaire UX sur la forme: le texte gris et fin sur fond blanc est à mes yeux difficile à lire. Cette fatigue visuelle dessert le propos. Mais les articles sont aussi disponibles en RSS et je me réjouis de lire la suite dans mon lecteur de flux.