Marc Mathys

Spécialisé dans le diagnostic et l'accompagnement à la transformation, je combine la spirale dynamique, la vision intégrale avec une approche humaine et holarchique des organisations.

J'ai fondé Paradigm21 en 2018 pour partager 3 ans d'expérience de création et de pilotage d'une organisation "distribuée". Je suis engagé à accompagner la transformation de notre société et ses institutions.

Ce qui m'a motivé à choisir d’accompagner l’émergence d’un nouveau paradigme

Beaucoup d'entre-nous enchaînent les prises de conscience sur l'impact environnemental de nos modes de vie, de notre alimentation, de notre utilisation de l'énergie et de notre emprunte carbone. Et, comme certains d'entre-nous, cela fait un bon nombre d'année que j'ai commencé une (trop) lente mue de mes habitudes vers une consommation plus juste, plus locale, plus durable. Même si j'observe encore beaucoup d'incohérences dans mes choix de vie, je tente d'y amener de la conscience et de l'acceptation de mon imperfection.

Ce serait magnifique si chacun·e empruntait ce même chemin, à son rythme et à sa manière, mais ce serait insuffisant. Les défis auxquels l'humanité et notre planète font face sont bien plus grands, peu importe que l'on parle du réchauffement climatique, de la disparition des espèces ou des disparités socio-économiques entre les différentes couches de nos sociétés ainsi qu'entre les pays pauvres et riches. Je crains que les actions individuelles et les mouvements citoyens qui sont en route ne soient beaucoup trop lents pour répondre à l'urgence de la situation actuelle. En d'autres termes, si nous ne trouvons pas un moyen d'embarquer l'économie dans le mouvement, l'avenir ne s'annonce pas glorieux. Or, le système capitaliste tel qu'il a été établi au 20ème siècle tend à systématiquement privilégier les gains à court termes et la création de valeur actionnariale au détriment de toute autre mesure. Je ne prône pas de tuer le capitalisme, mais il y a un principe qui doit être revu de toute urgence. C'est celui qui permet aux entreprises de redistribuer les gains économiques aux actionnaires tandis que l'impact négatif des activités économiques sur l'environnement, la santé et la société est ignoré au bilan de l'activité économique et devient la responsabilité des gouvernements qui tente tant bien que mal de limiter la casse, mais sans s'en donner les moyens puisqu’ils sont eux-mêmes avant tout au service de l'économie.

J'ai la certitude que la solution viendra des entreprises elles-mêmes et des humains qui la composent. Que manque-t-il pour que les prises de conscience et les choix de vie individuels des employé·es se traduisent également par des comportements responsables des entreprises dans lesquels ils·elles travaillent ? Il ne manque que très peu de choses à mon avis et c'est un déplacement du pouvoir de décision d'un petit groupe d'actionnaires à un plus grand nombre d'employé·es qui s'engagent à prendre leurs responsabilités individuelles et collectives au sérieux. Il est donc urgent de mettre l'humain au centre de l'organisation et de faire de la place à l'intelligence collective pour les choix stratégiques. Mais cela ne doit pas se faire au détriment des actionnaires pour autant. Étant donné que les choix de consommation évoluent également, il deviendra tôt ou tard une simple question de survie économique d'être engagé pour une activité durable plutôt que continuer à scier la branche sur laquelle nous sommes assis·es. Le nouveau paradigme culturel et structurel des organisations dont nous accompagnons l'émergence est certainement une manière d'accélérer cette mue en mettant l'humain au centre. J'ai la certitude que la transformation des organisations est un cheval de Troie dans le monde des entreprises et des autorités publiques pour permettre une transformation sociétale à bien plus large échelle.

Le parcours professionnel qui m'a amené à exercer mon activité

Avec une formation d'ingénieur et un MBA en poche, absolument rien ne me prédestinait à exercer cette activité. J'y ai bien un peu rêvé en suivant une formation d'un an comme coach professionnel, mais comme je n'aurais pas su par où commencer, je n'ai absolument rien fait.

Je me suis ensuite lancé dans l’entrepreneuriat conscient en cofondant ArboLife (l'ancêtre de Paradigm21) en 2015, qui a été reconnue comme pionnière du paradigme émergent des organisations en Suisse. En 2018, c'est en suivant une multitude de synchronicités que j'ai d'abord été amené à co-créer une formation sur les organisations distribuées, à effectuer mes premiers mandats et à finalement cofonder Paradigm21 en y invitant d'autres membres à venir co-construire l'entreprise que nous connaissons actuellement. Ce qui est intéressant dans cette expérience, c'est qu'il n'y a jamais eu de stratégie ni d'objectifs de faire de l'accompagnement ou de la formation dans ce domaine, nous avons juste répondu à ce qui se présentait à nous en mettant un pied devant l'autre. En cours de route, nous avons cependant développé des visions communes pour Paradigm21 mais celles-ci sont régulièrement remises-à-jour pour refléter la réalité que nous expérimentons.

Le plus grand défi que j’ai rencontré dans mon évolution

Bien que j'aie été l'initiateur de nouvelles pratiques organisationnelles dans les différentes structures que j'ai cofondées, je n'ai cessé de me prendre les pieds dans le tapis et de trébucher sur mes vieux automatismes hérités d'une précédente carrière et des postes à responsabilités que j'occupais. Et aujourd'hui, près de 6 ans après mes débuts et malgré mon expérience dans la formation et l'accompagnement d'autres organisations sur ce même chemin, je continue de découvrir des comportements que j'ai dans certaines situations qui ne soutiennent pas notre propre mode de fonctionnement. Chaque fois que je crois que j'ai fait le tour de toutes les erreurs qu'il est possible de faire sur ce chemin de transformation, qui est autant intérieur qu'organisationnel, je culbute sur un nouvel exemple d'un piège dans lequel je suis tombé. C'est grâce aux tensions que mes comportements génèrent et aux feedbacks des collègues qui peuvent être autant bienveillants que d'une authenticité parfois un peu rugueuse, que se révèlent encore des perles de mon propre potentiel d'évolution.

Mon livre préféré

J'ai beaucoup de livres "préférés", mais l'un de mes dernières trouvailles est "The Surrender Experiment" de Micheal Singer. J'ai dévoré ce livre durant l'été 2021 et j'ai adoré la manière dont l'auteur raconte plus de 30 ans de parcours professionnel durant lesquels il a lâché prise sur toutes les décisions importantes. C'est-à-dire qu'au lieu d'avoir une stratégie et de l'exécuter en mettant de côté les opportunités "non-prioritaires", il a systématiquement accepté les opportunités que lui présentaient la vie, même si (et surtout si) celles-ci allaient à contre-sens de ce qu'il avait consciemment choisi de faire. Et le résultat parle pour lui-même. En suivant une synchronicité après l'autre, l'enchaînement des événements qui se sont produits est ahurissant et de nature à, nous aussi, faire confiance à la vie et laisser les choses qui se présentent spontanément se dérouler.

Si je pouvais avoir un super pouvoir, ce serait…

Avoir une baguette magique qui me permette de libérer toutes les personnes avec qui j'interagis des croyances limitantes dont ils n'ont pas consciences et leur ouvrir les portes d'un monde dans lequel ils sont libres d'être qui ils sont vraiment et de faire ce qui compte pour eux. Bien entendu, je testerais d'abord cette baguette magique sur moi-même.

Une chose de ma bucket list

Vivre une vie minimaliste dans une Tiny House proche de la nature et avec un jardin pour cultiver une grande partie des fruits et légumes pour me nourrir. L'objectif n'est pas forcément l'autonomie, mais au mois de réduire drastiquement mon emprunte carbone par rapport à ma consommation et mon mode de vie.