Les nouveaux modes de gouvernance d’entreprise introduisent de nouvelles façons de prendre des décisions, notamment la décision autoritaire au niveau individuel.
Définition de l’autorité
L’autorité est souvent confondue avec le pouvoir, qui est conféré par une instance supérieure légitime. L’autorité émerge de la reconnaissance des pairs. Dans une organisation à gouvernance distribuée, l’autorité est qualifiée de « distribuée » lorsque chacun peut devenir son propre leader dans son domaine d’activité.
Attribution des autorités
Dans ce type d’organisation, les domaines d’autorité sont attribués à chaque personne, généralement selon le principe « celui qui fait, sait ». Les rôles et responsabilités sont définis, ce qui clarifie les périmètres décisionnels.
Comment décider de manière autoritaire ?
Concrètement, comment décide-t-on de manière autoritaire ? Il faut répondre à 3 questions :
- Ai-je l’autorité pour décider ?
- Ma décision aura-t-elle un impact sur un autre rôle ?
- Comment décider efficacement ?
Cela permet de choisir le bon mode de prise de décision individuel, et d’éviter de se cacher derrière la hiérarchie ou le collectif pour se décharger de la responsabilité.
Quand privilégier ce mode de décision?
La décision autoritaire est privilégiée quand la personne a l’autorité et que la décision n’a pas d’impact significatif sur les autres. Dans ce cas, la personne peut décider sans validation. L’importance de la décision n’influence pas l’autonomie décisionnelle du rôle concerné.
Cependant, de nombreuses organisations limitent cette possibilité, notamment sur le plan financier.
Le droit à l’erreur
Le droit à l’erreur est fondamental pour que ce mode de décision fonctionne. Il crée un climat de confiance nécessaire pour que chacun ose utiliser son autorité. Certaines entreprises autorisent une erreur, mais pas plusieurs fois la même. D’autres sont plus souples et considèrent que l’apprentissage passe par l’erreur.
Correction et partage des erreurs
Le développement du feedback et de la gestion des connaissances permet de corriger rapidement les erreurs et de ne pas les répéter. Les outils collaboratifs favorisent le partage d’expérience.
La consultation en cas d’impact
Lorsqu’une décision autoritaire a un fort impact sur d’autres rôles, elle s’accompagne d’une consultation. Par exemple, la décision de changer de logiciel métier nécessite d’impliquer les utilisateurs.
En résumé, l’autorité distribuée dans les organisations agiles permet à chacun de devenir décideur dans son domaine. Mais cela nécessite un droit à l’erreur et des mécanismes d’apprentissage collectif. Utilisée à bon escient, la décision autoritaire est un puissant levier d’agilité. Elle responsabilise les collaborateurs et accélère la prise de décision.
Pour aller plus loin sur les questions d’autorité en gouvernance distribuée
Cette vidéo de Frédéric Laloux, auteur de Reinventing organizations
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Le dossier HRM Nouveau paradigme organisationnel et managérial : état des lieux en Suisse